« Put thousands together
Less bad
But the cage less gay. » Hobbes
(« Mettez ensemble par milliers les moins mauvais, mais la cage sera moins gaie. » Hobbes) Citation lue dans le roman « Le Rouge et le Noir » de Stendhal.
Il y a des situations qui inspirent des réflexions. Dans mon cas, littéralement tout ce que je vis est une tentative de conscientisation. Fardeau ou cadeau, ça dépend. Quoi qu’il en soit, la situation vécue il y a quelques temps ne va étonner personne tant elle est banale et fait partie, certainement, de l’expérience de n’importe qui. Pour décrire cette situation et en faire une pensée construite, il me faut tout d’abord en venir à un bout de mon parcours politique. Oui j’ai 22 ans, pour qui je me prends ?
Justement, j’apprends, il y a plusieurs mois, que débattre sur des idées politiques et sociétales ne sert à rien. Dommage ou pas, je ne suis plus capable d’envoyer d’énormes pavés argumentés à un ami qui, d’ailleurs, n’avait et ne demande toujours rien, ou encore m’énerver comme une hystérique sur mon frère pour faire valoir mon point de vue. Effectivement, un jour, en débattant avec lui, il me calme facilement pour me faire comprendre que je perds mon temps. Depuis, j’ai conscientisé la discussion, j’observe encore plus qu’à mon habitude et je tente de ne pas m’arrêter sur une opinion. Mais ce n’était pas gagné d’avance…
Lors de la campagne présidentielle française 2022, je m’intéressais plus à un camp qu’à l’autre. Quelques discussions, vidéos regardées et expériences de vie me convainquent de mon appartenance à celui-ci. Erreur fatale, je ne vois pas ce qui arrive en parallèle des « bons aspects » que j’ai pu y retrouver. De plus, bien que je sois attachée d’une certaine manière à la France, comment celle-ci, grâce à ses dirigeants, en partie, peut apporter des solutions à mes propres problèmes ? Ces dirigeants ne le savent pas. D’autant plus que chacun, comme tout politicien, manque de nuance. Les politiciens n’ont pas ce « Courage de la nuance » – du même nom que le livre passionnant de l’auteur Jean Birnaum qui m’inspire aussi cet article. – Ceux qui ont ce courage ne sont souvent pas voués à être en politique, certainement pour notre plus grand malheur. En revanche, les politiciens disposent d’une autre forme de courage, celui d’assumer leurs propos. Parfois, coûte que coûte, jusqu’à les répéter en boucle pour bien les faire ancrer dans les cerveaux d’une masse, prête à tout gober pour appartenir à un groupe. Que mes idées soient, ont été et seront de droite et/ou de gauche ; d’un extrême à l’autre, il n’y a qu’un pas.
A l’heure où cet article sort, plus d’un mois s’est écoulé entre sa rédaction et la situation que je suis censée développer. J’y viens enfin. Fin avril, je vais boire un verre avec deux ami(e)s. Ils ont tous deux une personnalité forte mais s’entendent bien, du moins sur des aspects autres que la politique. Effectivement, catalogué de tel bord par l’un(e) et de l’autre par l’un(e), la tension monte entre mes deux ami(e)s lors de nos discussions à tendance susceptible. Celles-ci me rappellent mes débats mouvementés que je refuse de réitérer, ceux-là même qui amènent à une fermeture totale de l’opinion de l’autre, souvent bien trop enrichissante pour qui veut comprendre et compléter sa vision du monde afin de l’améliorer. Dans ce sens, la situation dans laquelle je me trouve, me pousse à affirmer que l’un(e) est plus résistant aux points de vue de l’autre. N’est-ce pas là un évènement commun, des discussions n’aboutissant à rien sauf au mal de tête d’avoir tenté de faire valoir ses positions qui ne parlent pas à l’autre ?
Grâce à cette situation vécue, je me permets d’apporter la théorie suivante. Les valeurs propres à chacun ne sont certainement pas identiques. Ces différences de valeurs peuvent s’expliquer par plusieurs domaines possibles : génétique, anthropologique, sociologique, etc. Peut-être que l’un de ces domaines détient la vérité, ou tous tendent vers la vérité mais c’est un fait : chacun vit et expérimente la vie à sa manière. Et il y a cet élément commun en chacun d’entre nous, une part mystérieuse de notre âme que l’on nomme l’inconscient. « L’inconnu c’est encore et toujours notre âme » disait Georges Bernanos. D’ailleurs, il se dit que l’inconscient se manifeste à travers notre comportement. Dans ce sens, il me semble que celui-ci en dit long sur notre pensée profonde. Et il nous faut comprendre que certaines idées peuvent attirer plus que d’autres, en fonction de ce que nous avons été, qui nous sommes et ce que nous serons. Quoi qu’il arrive, si nous ne nous fermons pas à tout, notre pensée peut évoluée. Et de mon côté, je ne demande qu’à ce qu’il en ressorte quelque chose de bon.
« Le pluralisme intellectuel ou spirituel ne prétend pas à une vérité comparable à celle des mathématiques ou celle de la physique ; il ne retombe pas non plus au niveau d’une opinion quelconque. Il s’enracine dans la tradition de notre culture, il se justifie et, d’une certaine manière, se vérifie, par la fausseté des croyances qui s’efforcent de le nier »
Raymond Aaron
De tout cela, j’en conclue ceci : la question n’est pas tant de savoir s’il faut convaincre les autres d’adhérer à nos propres idées, qu’elles soient politiques, religieuses etc. Mais plutôt de se créer une réalité qui correspond à nos propres valeurs. Posons-nous cette question : « Quelles sont mes valeurs et comment les cultiver pour se lancer le plus sereinement dans la vie ? Pour ainsi, d’une part, faire le bien ? ». C’est peut-être à partir du constat qu’on en fera que nous pouvons nous poser cette deuxième question : « Suis-je de droite ou de gauche ? Puis-je déconstruire cette idée et y apporter ne serait-ce qu’un peu de nuance pour éviter toute forme d’évidence, celle qui me sépare d’hommes et de femmes, avec qui nous avons pourtant en commun la même question existentielle : « Qui suis-je ? »
Ludivine Van Kerrebroeck.
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